Madely Schott
Al Dente / performance
Une performance du RE:c
Durée 1h
Festival Interjacke, Piotrkow (PL), 2012
Le 8 mai 2012, dans la ville polonaise de Piotrkow Tribunalsky, les membres du collectif RE:c, réunis autour d’une table, commencent à se mordre les uns les autres sur toutes les parties du corps, au milieu de cris où se confondent douleur et plaisir. Dans un deuxième temps, ils se retrouvent un à un à l’extérieur de la galerie pour creuser leur propre fosse commune. Ils finiront enterrés par les riverains attirés par leurs cris orgasmiques.
Une fois revenus à Bruxelles, ils découvrent dans la presse quotidienne qu’un dénommé Rudy Eugene, dit le zombie de Miami, aurait dévoré le visage d’un sans-abris sur la plage. Trois jours plus tard, c’est au tour d’Alexander Kinyua de défrayer la chronique en mangeant le cœur et le cerveau de son colocataire à Baltimore. Toujours le même mois, l’artiste japonais Mao Sugiyama cuisine son propre pénis et ses testicules à l’occasion d’une dégustation à Tokyo afin, selon ses dires, d’attirer l’attention sur les minorités sexuelles.
Cette succession de troublantes coïncidences les amènent à s’interroger sur le sens de leur acte.
Le collectif Re : a-t-il lui aussi succombé à cette épidémie de cannibalisme ?
Selon les analyses psychologiques développées dans la presse:
a. Cherchaient-ils à saboter le caractère sacré de la chair humaine dans les monothéismes/
b. Cherchaient t-ils à incarner une figure de l’altérité absolue, du “sauvage” contre l’homme “civilisé”?
c. Leur acte était il le syndrome des contentieux inhérents à leur groupe?
d. Ne cherchaient ils finalement rien d’autre que de créer un lien indéfectible avec ceux qu’ils aiment et qui, ainsi une fois dévorés, ne les quitteraient jamais.
La question reste en suspens.
Avec Boris Dambly, Elisa Espen, Julie Gilbert, Valentin Périlleux, Britta Vossmerbäumer, Madely Schott